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Martine témoigne

    Martine Birnbaum active, dynamique et passionnée de golf a découvert son diabète à l’âge de 70 ans.
    Elle nous raconte son expérience.

    Dans quelles circonstances avez-vous découvert que vous étiez diabétique?

    La découverte se fait à 70 ans. Ma mère, décédée à 92 ans, est devenue diabétique de type 1 à 70 ans également. Mais j’avais complètement occulté cet événement !

    Elle ne parlait pas beaucoup de son diabète. Et pourtant elle était encore très dépendante : un infirmière venait tous les jours lui faire sa piqure matin, midi et soir.

    Et curieusement, je n’ai pas eu la curiosité de lui demander : est-ce que moi j’ai intérêt à surveiller mon diabète ?

    A cette période, je n’avais pas de problème d’hémoglobine glyquée. J’étais toujours dans les normes.

    Et d’un seul coup mon pancréas a dit stop. C’est bizarre quand même…

    Il n’y a pas eu de déclencheur particulier, pas de chocs émotionnels. Les enfants allaient bien. Mon mari Daniel allait bien aussi.

    En janvier 2017, comme je ressentais une grosse fatigue, une soif intense, que je me levais souvent la nuit je suis allée consulter mon médecin. Après la prise de sang, le résultat est tombé :  là, j’ai pris un coup sur la tête c’est sûr. J’étais catastrophée. Quel que soit ton âge, quand ça te tombe dessus c’est quand même un  problème…. de taille !…

    Même si mon médecin traitant a essayé de me rassurer en me disant : vous allez vivre comme avant, vous allez continuer à jouer au golf…Mais pour moi il y avait une vie avant et une vie après ce diabète.

    J’ai été hospitalisée en urgence à Eaubonne près de chez moi. Et j’y suis restée 3 semaines !

    Les médecins ont hésité. Ils m’ont dit on ne sait pas si vous êtes diabète 2 ou 1 mais ils en sont venus à la conclusion que mon pancréas, les ilots de Langerhans ne faisaient plus le job !

    Donc à partir de ce moment-là on a commencé à m’éduquer au niveau repas, comment ça fonctionnait les rapides, les lentes, basal bolus et puis voilà en me faisant comprendre que j’étais encore sous comprimés pendant la lune de miel. Je devais faire peut-être une piqure le matin et une le soir, je ne devais peut-être pas en faire dans la journée. Je ne m’en souviens plus…

    A l’hôpital dans le service, j’avais l’impression d’être retournée 50 ans en arrière parce que c’était catastrophique là-bas, ils n’avaient pas beaucoup de moyens mais heureusement l’équipe de soignants était très bien

    Comment avez-vous adapté votre vie quotidienne suite à la découverte de votre diabète ?

    S’il faut se brosser les dents au moins deux fois par jour pendant au moins trois minutes et utiliser du fil dentaire pour un nettoyage optimal, l’Asseratd vous conseille de rendre visite à votre chirurgien-dentiste deux fois par an pour un détartrage.

    Les maladies parodontales comme les gingivites ou les déchaussements des dents sont ainsi évitées ou mieux contrôlées.

    Cette hygiène bucco-dentaire évite les infections et tout dérèglement de votre diabète.

    N’hésitez pas, comme d’habitude, à consulter au premier signe d’inconfort : hypersensibilité au chaud et au froid, sécheresse buccale, mobilité anormale de vos dents, rétractation de la gencive !

    Quel rôle joue le golf dans votre vie? et quel est son influence sur votre diabète?

    Au niveau du golf, j’ai continué à rejouer 6 mois après et je me suis rendu compte que ça ne marchait pas trop mal !

    Il fallait que je gère. Il fallait que j’ai confiance de faire des piqure à l’extérieur ou sur le terrain

    Mais j’ai appris ! Quand on est confronté tous les jours à quelque chose, on se trompe une fois mais pas deux et on comprend ce qu’il faut changer.

    Donc en moyenne je jouais quand même trois fois par semaine car j’étais à la retraite et j’avais du temps.  J’ai repris une activité que je connaissais déjà. J’ai pu continuer à avoir un lien avec les gens. En fait : ne plus penser à mon diabète !

    Brusquement, je m’arrêtais de jouer et je me disais ah oui, il faudrait que je regarde un peu où j’en suis.

    A l’époque je n’avais pas le free style, je me piquais les doigts. S’il fait beau, ça va de se piquer les doigts mais s’il y a du vent de la pluie…ça n’est pas l’idéal quand même ! Donc il a fallu adapter ça aussi.

    Le golf a une nette influence sur la glycémie. D’un seul coup tu te retrouves à descendre un peu vite.

    Dès que tu arrêtes l’activité c’est là que ça se passe. Dès que tu arrêtes de jouer, que tu fasses 9 trous ou 18 c’est là il faut vraiment surveiller ta glycémie et ça peut continuer jusqu’au lendemain matin.

    Là aussi, c’est un apprentissage. Mais bon, ce n’est pas trop contraignant.

    Il y a maintenant 5 ans que je gère tout ça mais je ne peux pas dire que ça soit vraiment une gêne.

    Mon seul problème est d’avoir tendance à être trop en hyper car je me sens plus en sécurité de ce côté-là que de l’autre côté en hypo.

    Diriez-vous aujourd’hui au final que votre vie est redevenue normale ? Vous parliez de votre vie d’avant et d’après au début

    Le diabète ne m’a pas empêché de partir en vacances en Espagne mais je n’irai plus en Thaïlande :  faire un long voyage, adapter sa nourriture … j’ai moins envie de partir.

    Mais nous avons continué à sortir, aller au cinéma, voir nos amis en France ou en Espagne, faire des week ends de golf. Le diabète n’a pas été un arrêt brutal de ce que je faisais avant.

    On bascule quand même dans un autre univers. On est toujours en contrôle finalement.

    Même si on n’y pense plus, on y revient parce qu’on est obligé. On n’a plus la vie d’avant.

    On est plus dans l’insouciance ça c’est certain mais on se dit que finalement il y a des gens qui ont des maladies bien pires alors que nous, à peu de choses près, on peut continuer de rire, de faire les choses comme avant. Donc je ne m’estime pas malheureuse.

    Il y a beaucoup d’idées reçues sur le diabète et beaucoup de méconnaissance aussi

    Comment assurez-vous le suivi de votre diabète ?

    Je suis suivie conjointement avec l’endocrinologue et mon médecin traitant donc j’ai un double suivi.

    Je n’ai jamais fait d’hôpital de jour pour des complications. Selon mon état de santé, ils me font faire des examens complémentaires

    Comment restez-vous informée sur le diabète et seriez-vous intéressée de vous rapprocher d’une association de patients ?

    Toutes les informations m’intéressent. Je m’informe grâce aux médecins, aux revues, aux livres.

    Je suis abonnée à Equilibre qui dépend de la Fédération Française des diabétiques qui me donne des infos tous les 2 mois. J’achète également Diabete Mag et tous les bouquins où je peux apprendre ce qui se passe dans le domaine du diabète. Par exemple en ce moment le sujet récurrent porte sur la pompe à insuline.

     Comme j’ai rendez-vous tous les 3/4 mois avec mon diabétologue on en parle parce que je ne suis peut-être pas encore prête pour ça.

    Se rapprocher d’autres patients au sein d’une Association serait certainement très intéressant. Les contacts avec les autres sont riches d’informations. On peut confronter nos expériences.

    Quand j’ai fait le stage d’insulinothérapie, on était une petite dizaine et franchement on était tous très différents. J’étais la seule qui avait un diabète récent sauf une fille de 18 ans qui faisait livrer des burgers à Lariboisière ! mais les autres c’était des gens qui avaient fait le stage et qui revenaient parce que ça n’allait pas. Certains avaient déjà une pompe. Il y avait des hommes, des femmes.

    En une semaine on a pu poser des questions sur tout ce qui nous passait par la tête. Clara Boucher assistante du professeur Gautier gérait tout ça. C’est une femme extraordinaire.  Avec elle, tout était clair et limpide. Moi quand je suis sortie de là, j’étais enthousiaste et je voulais qu’elle me prenne comme patiente !…

    Je ne dirai jamais assez de bien de ce stage et il n’est pas impossible que je veuille en refaire un d’ici quelques années….