Aller au contenu

Le diabète chez l’enfant

    Diabète de l’enfant SEMIOLOGIE

    Jacques Beltrand, Michel Polak

    Introduction

    Le diabète se diagnostique à tous les âges de la vie

    Le diabète de type 1 ou diabète auto-immun est le plus fréquent des diabète de l’enfant et peut apparaitre à partir de l’âge de 6 mois.

    On distingue différents types de diabète en pédiatrie :

    • Le diabète de type 1 d’origine auto immune, il représente 95% des diabète de l’enfant
    • Le diabète de type 2 qui complique l’insulinorésistance induite par une obésité et une sédentarité et qui apparaît à l’adolescence. Il est encore rare en France.
    • Le diabète néonatal qui apparait dans les 6 premiers mois de vie et qui est d’origine génétique
    • Le diabète qui complique des maladies chroniques de l’enfant comme la mucoviscidose ou les greffes qui apparaît aussi souvent à l’adolescence

    Présentation clinique au diagnostic

    Syndrome cardinal du diabète

    • signes de déshydratation liés à la polyurie voire d’hypovolémie ;
    • signes digestifs : douleurs abdominales, nausées ou vomissements, tableau pseudo-occlusif ;
    • signes respiratoires : dyspnée de Küssmaul, odeur acétonémique de l’haleine ;
    • signes neurologiques : obnubilation, somnolence, coma.

      Polyurie – Polydipsie – Polyphagie – Amaigrissement

      Commentaires

      Il existe un syndrome cardinal du diabète dans la très grande majorité des cas mais il est difficile à reconnaître chez le petit enfant. Le diagnostic est compliqué d’une acidocétose dans 40 à 50 % des cas. Celle-ci est plus fréquente et plus sévère avant l’âge de 5 ans. Le diabète de l’enfant est plus rarement découvert fortuitement sur une hyperglycémie ou une glycosurie.

      L’évolution vers l’acidocétose est très rapide chez l’enfant, en particulier chez l’enfant âgé de moins de 5 ans. Le petit enfant peut présenter des signes trompeurs (douleurs abdominales, dyspnée) qui sont plus évidents que le syndrome cardinal et qui peuvent égarer le clinicien.

      L’adolescent avec une diabète de type 2 présente souvent les même signes au diagnostic, contrairement au diabète de type 2 de l’adulte qui est souvent pauci-symptomatique. Dans le diabète de type 2 de l’adolescent le manque d’insuline est souvent très profond et il s’y associe toujours une obésité sévère et des signes d’insulinorésistance.

      Résumé des signes cliniques à la découverte du diabète

      Résumé des signes cliniques à la découverte du diabète
      Résumé des signes cliniques à la découverte du diabète

      Confirmation paraclinique

      La définitions conventionnelle du diabète est la même en pédiatrie que chez l’adulte :

      • manifestations cliniques + glycémie ≥ 2 g/L (11,1 mmol/L) quel que soit le moment de réalisation du prélèvement 

        ceci suffit à poser le diagnostic de diabète en pédiatrie

        • glycémie > 1,26 g/L (7 mmol/l) après un jeûne de 8 heures, vérifiée à deux reprises ;
        • glycémie ≥ 2 g/L (11,1 mmol/L), 2 heures après une charge orale de glucose (Hyperglycémie provoquée par voie orale ou HGPO).

        En cas de suspicion clinique, faire immédiatement :

        • une recherche de glycosurie (bandelette urinaire) ou une mesure de la glycémie capillaire ;
        • et en cas de diagnostic fortement suspecté ou posé : une recherche de cétonurie (bandelette urinaire) ou de cétonémie (lecteur capillaire). La présence de cétonurie ou de cétonémie indique alors la carence en insuline ; si elle est très élevée (cétonémie > 3 mmol/l / cétonurie (+++)), elle indique un risque d’acidocétose : une prise en charge en urgence s’impose.

        Attention : Chez l’enfant ne pas faire une confirmation par le dosage de la glycémie veineuse en laboratoire car elle va retarder la prise en charge. Elle sera réalisée aux urgences ou en service d’hospitalisation où l’enfant est adressé sans attendre.