Le diabète de type I n’a que très rarement des conséquences pour le foie, et celles-ci sont bénignes et réversible. En revanche, le diabète de type 2 est très fréquemment accompagné de modifications du foie qui, chez certaines personnes, peuvent évoluer vers des complications sérieuses ou graves.
Pour une raison que l’on ignore encore, les lésions hépatiques accompagnant le diabète de type 2 sont presque identiques à celles que détermine une consommation d’alcool régulière et marquée. Parmi dix diabétiques de type 2, huit ont un foie surchargé en graisse. C’est ce que l’on appelle une stéatose. Isolée, la stéatose est une lésion tout à fait bénigne. Il n’en est pas de même chez les cinq diabétiques de type 2 sur dix où la stéatose est accompagnée d’une inflammation hépatique. On nomme cette inflammation une « stéatohépatite » ou « NASH ». Dans presque un tiers des cas, la NASH chez le diabétique de type 2 évolue lentement (en 10 ou 20 ans) vers des lésions sévères d’endurcissement du foie (que l’on nomme fibrose) et finalement vers une cirrhose ou un cancer. C’est donc la NASH, et plus particulièrement la NASH avec fibrose que l’on cherche à dépister à un stade précoce chez le diabétique de type 2.
Parmi les diabétiques de type 2, les personnes les plus exposées au risque de NASH sévère sont en excès de poids avec un gros ventre (« le bidon »). Cela traduit en particulier l’insuffisance d’activité physique.
Fort heureusement on sait que corriger l’excès de poids de plus de 10% permet de corriger complètement en 3 à 5 ans les lésions hépatiques même les plus graves. On dispose de plusieurs moyens pour obtenir ce résultat : certes le régime alimentaire, mais surtout 2 sortes de traitements. Le premier traitement est l’activité sportive quotidienne (30 minutes de sport par jour). Ce premier traitement est indispensable mais pas toujours facile à mettre en œuvre quand les articulations sont abimées ou que le cœur est fatigué. Le deuxième type de traitement est à choisir parmi les médicaments du diabète lui-même. C’est donc le rôle du diabétologue que de modifier éventuellement le traitement pour cela.